Le canton de Nantiat est un des cantons montagneux de la Haute-Vienne. La chaîne de montagnes qui traverse ce département de l’est à l’ouest le couvre presque entièrement. Les points les plus élevés sont : au centre, Saint-Symphorien, à 450 mètres au-dessus du niveau de la mer ; à l’extrémité ouest, la chapelle Notre-Dame de Vaulry, à 504 mètres, et, à l’extrémité orientale de la communes de Compreignac, les cimes de Beausoleil, qui s’élèvent jusqu’589 mètres (Ces cotes sont celles de la Carte de (…)

Nantiat

Aspect général du pays

Le canton de Nantiat est un des cantons montagneux de la Haute-Vienne. La chaîne de montagnes qui traverse ce département de l’est à l’ouest le couvre presque entièrement. Les points les plus élevés sont : au centre, Saint-Symphorien, à 450 mètres au-dessus du niveau de la mer ; à l’extrémité ouest, la chapelle Notre-Dame de Vaulry, à 504 mètres, et, à l’extrémité orientale de la communes de Compreignac, les cimes de Beausoleil, qui s’élèvent jusqu’589 mètres (Ces cotes sont celles de la Carte de l’Etat-Major). Les magnifiques étangs qui baignent le pied de ces montagnes, les bois taillis qui s’étendent sur leurs flancs, et les nombreuses routes qui serpentent autour, en font, pendant la belle saison, au point de vue pittoresque, une des plus belles contrées du Centre de la France.

Rivières

Cette contrée montagneuse n’est pas un pays de grandes rivières : là elles prennent leur source, et, quand elles sortent de notre canton, elles ne sont encore que de faibles ruisseaux. Le Vincou prend sa source dans les montagnes du sud-est, et traverse tout ce canton en se dirigeant vers le nord-ouest, où il reçoit la Glaïeule ; la Couze le côtoie et l’arrose dans les communes de Compreignac, Saint-Symphorien, et Roussac. Ces cours d’eau, affluents de la Gartempe, font mouvoir un certain nombre de moulins, et sont renommés par leurs excellents poissons.

Nature du sol ; éléments qu’il fournit à l’industrie

Le sol granitique sur les hauteurs, est à peine couvert d’une légère couche de terre végétale ; il renferme dans quelques plaines la terre pour la fabrication des tuiles, et à Compreignac, quelques rares filons de kaolin. Mais les produits les plus intéressants viennent des mines de Vaulry.

Produits naturels du sol

Les montagnes les plus élevées sont nues et sans végétation. Un peu au-dessous, on trouve le bouleau, le chêne, le châtaignier et quelques rares touffes d’arbres verts. Le long des ruisseaux, croissent l’aulne, le saule et un petit nombre de peupliers.

Le seigle est seul cultivé dans la partie la plus montagneuse et le froment ne réussit, grâce à l’emploi de la chaux, que dans quelques plaines aux environs de Roussac et Berneuil. On rencontre à peine deux ou trois grandes exploitations agricoles, et la propriété y est très morcelée.

Le botaniste trouve, comme rareté : à Saint-Symphorien, l’Adenocarous parvifolius, D.C. ; à Chamborêt, Nantiat, Compreignac, le chrysanthenum segetum, L. ; dans quelques étangs de Chamborêt et de Thouron, la trapa natans, L. ; dans l’étang de Cieux, l’airopsis agrostidea, D.C., et l’Isoetes echinospora.

Langage

Le langage de ce canton, situé sur les confins de la Basse-Marche et du Limousin, se ressent naturellement des deux dialectes qui ont régné dans ces provinces. Ce n’est plus le patois pur et accentué du Limousin, l’ancienne langue romane : il est mélangé d’expressions empruntées au français, comme celui du nord du département. Ici, comme dans toute la Marche, on doit surtout l’introduction de termes français dans le langage du pays aux nombreux ouvriers qui vont passer neuf mois de l’année dans les grandes villes de France.

Mœurs

Dans quelques communes de ce canton, une forte atteinte a été portée à la famille et à la religion par l’émigration des ouvriers. Tous les hommes valides quittent le pays pour n’y faire que de rares apparitions, abandonnant le soin de leur patrimoine et de leur famille aux vieillards, aux femmes et aux enfants : aussi n’est-il pas étonnant que les liens de famille soient détruits et les sentiments religieux éteints.

Au lieu du grain qu’ils prétendent aller chercher dans les grandes villes, ils n’en rapportent souvent, s’ils en reviennent, que les défauts et la corrpution. Puisse l’Œuvre des Maçons, fondée à Paris (rue des Fossés-Saint-Germain, n°11) l’année dernière, remédier à ce mal, qui va toujours croissant !

Commerce & Industrie

Le commerce du canton de Nantiat est à peu près nul si on excepte la vente de grains et des bestiaux du pays, et quelques rares magasins de quincaillerie, de draperie et nouveautés pour l’approvisionnement des campagnes. De nombreuses foires, récemment multipliées sous prétexte de développer l’agriculture, attirent près de quinze fois par mois la plus grande partie de la population.

L’industrie y est aussi à peu près nulle : une fabrique de papier de paille existe seule à Nantiat depuis peu de temps.

Institutions

Nantiat est le chef-lieu du canton civil, et Compreignac celui du doyenné ecclésiastique. Il y a un juge de paix à Nantiat, un receveur d’enregistrement, un percepteur, un notaire, un agent-voyer, un bureau de poste, qui dessert tout le canton, à l’exception de Berneuil, qui est servi par celui de Bellac, et Compreignac, par celui de Razès. Cieux et Roussac ont aussi un notaire ; Compreignac, un notaire et un percepteur. La brigade de gendarmerie, qui dessert la plus grande partie du canton, est à Conore, commune de Peyrilhac ; l’autre partie dépend de celle de Razès.

Voies de communication

Deux routes impériales passent dans ce canton : celle de Paris à Toulouse (n°20), sur la limite de la commune de Compreignac, et celle de Limoges à Saumur (n°147), qui traverse Chamborêt et Berneuil.

Six routes dites « chemins de grande communication » sillonnent ce canton en tous sens. Ce sont 1er la route de Cognac au Blanc (n°3), qui passe sur le territoire de Cieux ; _ 2ème celle de Confolens à Bourganeuf (n°5), qui traverse tout le canton de l’est à l’ouest ; _ 3ème celle de Limoges au Blanc (n°7), qui passe à Thouron, au Buis et Roussac ; _ 4ème celle de Saint-Junien à Bessines (n°27) par Cieux, Nantiat, Le Buis, Saint-Symphorien ; _ 5ème celle de Saint-Junien à Bénévent (n°28) par Cieux, Nantiat, Thouron et Compreignac ; _ 6ème celle de Saint-Junien à Châteauponsac (n°38) par Cieux, Vaulry et Roussac. Cette dernière, nouvellement classée est en voie d’exécution.

Parmi les chemins de petite communication, il y a la route de Cieux à Chaptelat (n°3) par Peyrilhac et Nieul, qui traverse une partie de la commune de Cieux ; celle de Compreignac à Saint-Pardoux-Rancon (n°10), qui traverse aussi le nord de la commune de Compreignac. Il en existe encore un grand nombre de tronçons exécutés depuis longtemps, mais dont on ne poursuit pas l’achèvement.

Souvenir et monuments historiques : Epoque gauloise

Cette époque est représentée par les dolmens de La Borderie, commune de Berneuil et de Breuilaufa ;

le menhir de Ceinturat, commune de Cieux, auquel on peut ajouter la pierre branlante de Beaucartu, même commune ;

les monnaies gauloises trouvées au village de La Jante, commune de Compreignac ;

quelques souterrains et sépultures de la commune de Chamborêt.

Souvenir et monuments historiques : Epoque gallo-romaine.

A cette période se rapportent les restes de la voie romaine d’Augustoritum (Limoges) à Limonum (Poitiers), qui traversait la commune de Cieux ;
l’inscription de Pisseau, commune du Buis ;
une partie des monnaies trouvées à La Jante ;
peut-être une pierre sculptée à Berneuil.

Souvenir et monuments historiques : Moyen-Âge

Le Moyen-âge nous a laissé un assez bon nombre d’églises, châteaux et manoirs.
Voir pour chacun de ces monuments et les souvenirs qui s’y rattachent, la commune à laquelle ils appartiennent.

Souvenirs et monuments historiques

Berneuil, anciennement Barneuil.

Le chef-lieu de cette commune est situé sur la route de Poitiers à Limoges. Sa population est de 1 093 habitants. Dès 1433 c’était une cure de l’archiprêtré de Saint-Junien, qui fut unie eu chapitre du Dorat en 1462 et l’abbé Guillaume Barthon en prit possession le 3 août 1489. Saint Cessateur, évêque de Limoges, en était et en est encore le patron. L’église possède une chapelle des vicomtes de Saint-George (appelée aujourd’hui de la Sainte-Vierge) ; une pierre sculptée, transportée au-dessus de la petite porte, représente leurs armes : d’argent à la croix de gueules, avec l’inscription : J. de ST-GEORGE. Jean de Saint-George y fonda une vicairie le 11 août 1653. _ Parcelier, marchand à Muert près de Bourganeuf ; Michaud, laboureur à La Couture, paroisse de Blom, en 1574, nommaient à une autre vicairie fondée dans cette église par Jean Parcelier dit Chapelot.

Près de la grande porte de cette église, on trouve une pierre taillée en forme de siège, dont les bras sont aussi élevés que le dossier, orné de quatre personnages en bosse. Le même sujet semble reproduit des deux côtés : il représente deux hommes tenant le bras droit élevé à la hauteur de la tête. Ce travail, dont l’état frustre ne permet pas de juger, est peut-être de l’époque romaine. La pierre dans laquelle il est taillé est un cube granitique du pays ayant 60 centimètres de côté, porté par une base de 80 centimètres carrés.

Cette commune comprend 25 villages1, ce sont :

Beges (moulin des), sur la Glaïeule.

La Borderie.
Près de ce village on trouve un magnifique dolmen en granit du pays ; sa table, de forme presque ronde, a 4 mètres 10 cent. sur 4 mètres 50 cent. Des cinq supports sur lesquels elle était autrefois appuyée, un seul la soutient aujourd’hui, avec un mur de clôture construit il y a déjà longtemps. A peu de distance, et sur la gauche de la route en venant de Berneuil, était un second dolmen. La table, cassée en deux morceaux, gît par terre ; elle a 3 mètres 50cent. sur 4 mètres 50cent.

Boucherie.

Les Bregères.

Le Breuil.

Buraud.

La Daive.

Fontenille.

Freisse.
Habitation des vicomtes de Saint-George. L’ancien château, dont il ne reste que les ruines d’une tour, avait été construit l’an 1000, comme l’atteste une inscription portant cette date, perdue il y a quelques années. Le nouveau est une charmante habitation dominant le Vincou, dans une position ravissante.

Galache (molin de la ) sur le Vincou.

Genebrias.

La Lande.

La Lue.

La Lue-du-Châteain.

Mails (moulin des), sur le Vincou.

Mas Gaudoux.

Panissac.

La Personnerie.

Peu-Lue (moulin du) sur le Vincou.

Pont (moulin du) sur le Vincou.

Le Puy.

Rateau (moulin de) sur le Vincou. La Sale.

Savignac.

Taminage.

Vieillefond.
Une chapelle rurale, qui avait le titre de prieuré, existait au milieu de ce village : elle est détruite. Le 24 juin, jour de la fête de Saint Jean Baptiste, toute la population de la contrée s’y transporte, moitié par dévotion, moitié en partie de plaisir.

Breuilaufa — Bois des fées , ou bois de hêtres , fagus : telle est la double étymologie qu’on peut trouver à ce nom. La dernière me semble la plus probable. On trouve en effet Le Grand- Fa , Le Petit-Fa , qu’on ne peut traduire autrement que par Le Grand et Le Petit-Hêtre. On rapporte en effet que la Gaule était couverte de bois de hêtre , et notons que c’est le fruit du hêtre que désignent quelques auteurs Anciens lorsqu’ils disent que les Gaulois mangeaient les glands des forêts. Pline (Hist. naturelle, T. I er , liv. XVI, chap. V), qui traite longuement du gland au point de vue de l’usage comme aliment , donne constamment ce nom au fruit du hêtre. [Ibid., chap. VI , et T. II, liv. XXIV, chap. IV).

Cette commune compte aujourd’hui 188 habitants. Son chef- lieu est une ancienne commanderie de l’ordre de Malte (1418), qui dépendait de celle de Morterolles. Elle était possédée, dès 1 248, par les Hospitaliers de Saint- Jean-de- Jérusalem. En 1600, le commandeur de Breuil-au-Fa était noble frère Pierre-Louis Chantelot de La Chieze , chevalier de l’ordre de Saint- Jean-de- Jérusalem. La paroisse avait pour patron la Décollation de saint Jean , et le commandeur de Limoges y faisait les nominations. On voit sur la porte de l’église la date 1 658 : c’est probablement l’époque d’une réparation. Le sanctuaire est gothique, et sa voûte, ornée de nervures rondes. Elle possède une statue de la sainte Vierge en bois, couverte de cuivre doré et émaillé, tenant l’Enfant Jésus sur ses genoux. Les pierreries dont elle était enrichie ont presque toutes disparu. Le travail paraît du XIIIème siècle. Une tradition conservée dans le lieu même dit qu’elle a été portée de Palestine par un croisé.

Le manoir attenant à l’église, et qui servait d’habitation au commandeur, est une construction rectangulaire avec une tour ronde qui renferme l’escalier. — L’étang de Conore, commune de Peyrilhac, ainsi que les bois de La Varogne , commune de Berneuil , appartenaient autrefois à cette commanderie.

M. Maximin Deloche pense qu’il y avait au Breuil-au-Fa un atelier monétaire à l’époque mérovingienne, parce que des pièces de cette époque portent l’inscription baracillo f, bricillo et autres variantes.

Les villages de cette commune sont :

Les Fenais.

Le Got. — Près de ce village, et à peu de distance du bourg, on trouve : 1° un dolmen dont la table a 3 mètres 60 cent, sur0 mètres 60 cent. : en cherchant à casser ce beau monolithe, on l’a fait basculer, et il ne touche plus les deux supports de devant ; 2° un second dolmen , dont la table , renversée , mesure 3 mètres 50 cent, sur 2 mètres : un seul support est resté debout ; 3° un autre dolmen, dont il ne reste que quatre piliers : la table est cassée à morceaux2.

Les Pas.

Planches (moulin des) , sur la Glaïeule.

Le Buis, anciennement Buxus ou Le Bouix, — dépendait du monastère de Saint-Martial de Limoges en 1097. C’était une annexe en 1318, et une cure de 1545 à 1569, à laquelle nommait l’abbé de Saint-Martial. Elle a le titre de succursale en 1634. Sa fête patronale à cette époque était l’Assomption de la sainte Vierge, comme elle l’est encore aujourd’hui. En 1558, elle avait aussi saint Michel pour patron. En 1580, les troupes qui avaient pris Magnac parcouraient le pays : aussi , le 20 août , lorsque le curé du Buis et de son annexe Roussac voulut prendre possession, il trouva tout fermé , le vicaire étant à Roussac , d’où il n’osait sortir, craignant d’être pris par ces troupes. Au milieu du XVIIe siècle, on trouve Henri de Jumilhac, sieur du Buis, paroisse de Saint-Symphorien, ainsi que, au XVm eme siècle, un autre Henri de Jumilhac , écuyer, sieur du Buis.

Actuellement c’est une commune de 334 habitants. Son église possède un sanctuaire de l’époque romane.

Ses villages sont :

Escurat , où l’on trouve quelques souterrains et l’emplacement d’un ancien château. On y a aussi recueilli plusieurs pièces en or, dont trois sont conservées dans la collection de M. le vicomte de Villelume : elles ont trois centimètres de diamètre. On remarque

sur une , au milieu d’un semis de fleurs de lis , une niche riche- ment ornée, où se tient un personnage à tête couronnée, une épée nue dans la main droite et le bâton de justice dans la gauche ; on lit autour  : kàrolus+di+gr+fràncorum rex. — Au revers , une croix ornée occupe le milieu ; elle est accompagnée de cette légende : christus vincit, christus régnât, christus

imperat. Les deux autres sont semblables à celle-ci ; mais , à la place du personnage , elles portent l’écusson de France à trois fleurs de lis surmonté d’une couronne de marquis.

Gorge-de-loup (moulin de), sur le Vincou.

Mazerais.

Pisseau , y compris Monsigou, Maison-Vieille et Les Barrières. A l’entrée de ce village on trouve l’inscription romaine suivante :

IS M ET M

IVNI ES IV

NIANI TE

AN VIVS

NIANVS

F PC.

D’autres lisent ainsi la dernière ligne :

PPC.

Elle est gravée sur un monolithe en granit qui a 1 mètre 45 cent, de haut sur0 m 60 cent, de large, et qui sert de base à la croix du village.

En 1245, un certain Radulphus de Fundom, écuyer (miles), vendit au boulanger du monastère de Saint-Martial de Limoges les droits qu’il avait sur* la moitié de Monsigou, situé sur

les limites de Nantiat et de Saint-Symphorien.

Chamboret, Camborescum ,

— cure de l’ancien archiprêtré de Saint-Junien , à laquelle nommait le prieur de Saint-Gérald , puis l’abbesse de la Règle en 1 474 , sous le patronage de saint Antoine et de la sainte Vierge. Il y avait en 1412 un prieuré de filles qui dépendait de la Règle, et qui avait pour patrons les mêmes saints que la paroisse.

 

 

Une vicairie y fut fondée en 1 447 en l’honneur de sainte Madeleine et de saint Antoine. C’est actuellement le chef-lieu d’une commune de 840 habitants, située sur la route de Limoges à Poitiers. Son église est une

simple nef dont les murs latéraux sont percés de fenêtres cintrées. Sous la première pierre du clocher on a mis l’inscription suivante :

« Saeculorum lapsu fere diruta prisca ecclesia Campiorati cives , ex œre suo collecte adjunctis disecesani Lemovicensis episcopi atque Francise gubernatorum donis , hoc novum templum , sicut antea sub prœsidio sancti Antonini œdificavere. Republica gubernante , Bernardo Buissas episcopo , Doreau parocho , Moreau édile.

 » Anno Dommi M. DCCC. XLVIII. »

Elle a été bénite le 28 janvier 1852. Elle possède des vitraux, un autel en marbre et de magnifiques vases sacrés.

Voici les villages qui composent cette commune :

Le Bâtiment. — Ancien château dont il ne reste plus de traces, et qui passa en 1587 de la famille de Boyol à celle de Villelume par le mariage de Jeanne de Boyol avec Jean de Villelume , écuyer, sieur de Barmontet.

Boissourd.

Breteix.

Le Châtain.

Corrigé. — Château actuel de la famille de Villelume. On y a trouvé un souterrain, une assez grande quantité de briques romaines , plusieurs urnes cinéraires , une médaille de Tetricus ,

petit-bronze , et un anneau de chaîne en or. Entre le village de Corrigé et celui de Morcheval , un immense champ porte le nom de Champ-Goth ; une tradition un peu vague dit qu’il aurait servi de champ de bataille.

Daugères.

Les Forest.

Les Graules.

Jouanlet.

Juniat. — On a trouvé à ce village, parmi de vieilles ruines, une médaille d’Antonin.

Juniat (moulin de), sur un étang dont les eaux vont grossir la Glaïeule.

Les Landes, alias Nouvelle-Maison-Rouge.

Les Lisses.

Chez Mouquet.

Mons.

Morcheval — a passé aussi de la famille de Boyol à la famille de Villelume.

Pellechevant.

Le Peyroux. — En 1 826 on a trouvé dans ce village une sépulture gallo-romaine. Ce monument se compose de deux pierres de 0 m 48 cent, de côté, se recouvrant l’une l’autre. Au centre, une cavité sphérique de0 m 17cent, de diamètre renfermait l’urne cinéraire , qui a été brisée.

Pisseloup.

Chez-Pouchoux.

Le Queyroix.

Taillac.

Taillac (moulin de), sur la Glaïeule.

Vaux. — On a trouvé un souterrain dans les dépendances de ce village.

Villatte.

Le Pouillé de Nadaud indique une chapelle à Peyriségnet (Petra signala) , nom qui n’existe plus , à moins que ce ne soit Périsset , commune de Nantiat.

Cieux —

était une cure sous le patronage de saint Martial, évêque de Limoges (fête du 10 octobre), dès l’année 1 453 ; ensuite sous celui de la sainte Vierge en 1516. L’évêque de Limoges y nomma jusqu’en 1506, époque à laquelle il céda ce patronage à l’abbé et au chapitre du Dorat en échange de celui de Montrol-Sénard. L’abbé de Saint-Martial y nomma cependant en 1626 et 1632. Aujourd’hui c’est le chef-lieu d’une commune qui a 1 ,821 habitants. L’église a une abside semi-circulaire qui date du XI e siècle. Le chœur est percé de fenêtres cintrées, et trois tores juxtaposés forment les nervures de la voûte. La nef, formée de deux travées voûtées en berceau, est flanquée de chapelles latérales du xv e siècle ; celle du sud a perdu ses caractères architectoniques dans une réparation récente.

Les marquis de Brettes, seigneurs du château de Cros, avaient leur sépulture dans le chœur de l’église de Cieux.3

Voici l’inscription qu’on y lisait :

EPITAPHE

SUR LA MORT DE MESSIRE CIBARD DE BRETTES,

BARON DU CROS, CIEUX, MONTROCHER EN PARTIE

ET DU BROULHAC EN BOURGOGNE.

Passant , il ne faut pas verser icy de larmes ,

Ni de cris ni de pleurs ceste tombe arrouser,

Moins le destin commun de ce monde accuser,

Car la mort ne peut rien sur la gloire des armes.

Ce qu’on doibt regretter, que la fleur des gendarmes ,

Que les plus courageux eussent craint d’aviser,

Meurtry traîtreusement vint icy reposer

Pour servir de subject à ces funestes larmes.

Pourtant tous nos soupirs ne serviront de rien.

Deux traîtres font mourir le plus homme de bien ;

Mais l’honneur survivra la mort , le temps et l’eage.

Vivant bien , il n’a craint de la mort les effets ;

Le ciel a pris l’esprit ; la terre tient son corps ;

Le monde , sa valeur ; ses enfants , son courage.

Il décéda le IIII e juin m. DCXVIII.

Requiescat in pace !

Un magnifique étang, connu sous le nom d’étang de Cieux , est au bas de ce bourg. La voie romaine d’Âugustoritum (Limoges) à Limonum (Poitiers) le traversait. On dit qu’elle est reconnaissable lorsqu’on met l’étang à sec pour le pêcher.

Cette commune comprend les villages suivants :

Arnac.

Beaucartu ou Bost-Cartu. — Près de ce village on trouve une belle pierre branlante qu’on fait facilement osciller du N.-E. au S.-O.

Beaulieu (allée de).

La Betoule.

Le Bois-du-Vent.

Les Boisgilles.

Boismorand.

Le Boucheron.

Bridou (moulin de). — Au-dessous de ce moulin on trouve une grotte perdue au milieu de pittoresques roches nommées Roches des Fées.

La Brousse. .

Ceinturât. — A l’ouest de ce village est le plus beau menhir de nos contrées. C’est à tort qu’on lui a donné les noms de menhir du Pic, de Javerdat, du Chêne-Pignier , de Cieux, de Montrolet , ce qui est cause que plusieurs auteurs ont fait double emploi. Selon l’usage , je lui laisse le nom de menhir de Ceinturât, parce qu’il est près de ce village. Aux dires de plusieurs touristes, il n’y a qu’un très-petit nombre des célèbres pierres de Carnac qui égalent notre monument.

Chantegros.

La Chapelle. — A toutes les fêtes de saint Jean, les habitants de la contrée vont encore en dévotion à une ancienne chapelle qui est dans ce lieu et qui a été réparée. Son patron était saint Jean Porte-Latine (6 mai).

Charat (Le Grand-).

Charat (Le Petit-).

Châtenet.

Chêne-Pignier (ou Pigny). — La moitié seulement de ce village appartient à la commune de Cieux. Tout auprès , mais dans la commune de Montrolet (Charente), on trouve un magnifique camp romain.

La Chèze.

Les Cros. — Le château des Cros, habitation de la famille de Brettes, dominait l’étang et le bourg de Cieux. Il en reste à peine quelques ruines.

Étang (Le Grand-) .

Forêt (La Basse-).

Fromental (moulin de), sur un petit affluent de la Glane.

Grateresse.

Hors (Les Petits-).

Incluzeau.

La Jarrige.

Les Latières.

Lavaud.

Lignac.

Loutre.

Martinerie.

Mas-de-Leter.

Monsac. — Pour les mines d’étain qui existent dans ce village, voir l’article qui leur est consacré dans la commune de Vaulry.

Le Montazeau.

Ovier.

La Peine.

Perignanas.

Plaisance , alias Les Gâches.

Polisserie.

La Pouyade.

Prenlis ou Pranlis.

Puymeunier.

Reimondeix.

Le Theil.

Le Theil de Lavaud.

Thivirou (moulin du), sur un petit ruisseau qui se rend dans la Glane.

La Valette.

Veychèze.

Villefourceix.

Compreignac.

— Compreignac est actuellement le chef- lieu d’une commune qui a 2,338 habitants. C’était autrefois une cure ayant pour patron saint Martin de Tours, à laquelle l’abbé de Saint-Martial nommait de 1578 à 1754. Elle avait le titre de ville, et était entourée de murailles. Son église, comme celle du Dorat et de plusieurs autres lieux du diocèse, faisait partie des fortifications. Les élégants créneaux dont elle est encore couronnée lui servaient en même temps d’ornement et de défense. A l’intérieur, elle se compose d’une belle nef romane couverte d’une voûte gothique. Deux chapelles latérales donnent à son plan la forme d’une croix. On y remarque la brisure symbolique de l’axe. A une clef de voûte du chœur on trouve les armes de la famille d’Aubusson : d’or à la croix ancrée de gueules. Cette partie a sans doute été construite vers 1 478 , lorsqu’une d’Aubusson nommait à la vicairie fondée par Pierre des Cars. A la clef de voûte du sanctuaire est un autre écusson , dont le chef est chargé de trois merlettes : l’ornementation qui l’entoure est aussi du milieu du XV e siècle. Une belle croisée flamboyante, qu’on décore actuellement d’un riche vitrail , occupe le milieu du chevet. Ce vitrail, sorti des fourneaux de M. Lobin, de Tours, mérite de fixer l’attention. Au centre, Notre-Seigneur y est représenté de grandeur naturelle ; saint Martin et saint Eutrope , patrons de la paroisse, occupent les deux côtés. Au milieu des meneaux entrelacés du tympan , on remarque le Père Éternel et le Saint-Esprit entourés d’anges et de chérubins. Comme exécution , et au point de vue de l’iconographie , ce vitrail peut être comparé à nos plus belles verrières. La chapelle de la Sainte- Vierge porte la date de 1747 : c’est probablement l’époque d’une réparation.

Avant la révolution, on lisait l’inscription suivante dans cette église :

Le sixième octobre mille six cent vingt cinq , décéda monsieur Martial Benoist , escuïer, seigneur du Mas de l’Age et Compreiniat , conselier du roi , président et trésorier gênerai de France au bureau des finances en la généralité de Lymoges : lequel par son dernier testament du vingt huitième octobre mille six cents vingt un , signe Leyssene , notaire royal , fonda , en Feglize de céans , un service pour les mors , le sixième de tous les mois de l’année, tel jour qu’il deceda ; ordon- ne de plus qu’il sera toujours entretenu une lampe ardente , jour et nuit, devant le Saint Sacrement, dequoi il a charge son fils et héritier, lequel a fait poser cette lame , afin qu’a l’advenir les susdites fondations soient bien exécutées, et pour perpétuelle mémoire de la pieté et dévotion du défunt.

Requiescat in pace

Justa quidem séries patri succedere : verum

Esse simul dominos : gratior ordo piis.

L’église de Compreignac possède des reliques des compagnes de sainte Ursule, qui furent portées dans le diocèse par les moines de Grandmont , et distribuées aux différentes paroisses lors de la suppression de cet ordre.

 

Pierre des Cars, seigneur de Compreignac, fonda une vicairie dans cette église, à l’autel de Saint-Jean, en 1 455. Catherine d’Aubusson, dame de Freisse et de Mérignac, y nommait avec son fils Gabriel de Saint-George en 1 478, et l’évêque de Limoges, en 1673.

Le château de Compreignac a été ruiné une première fois, en 1370, par les Anglais, qui, sous la conduite du prince de Galles dit le prince Noir, venaient de faire subir le même sort à la cité de Limoges. Il dut ensuite être démoli par arrêt du 26 septembre 1667, prononcé contre Pierre Benoît, seigneur du lieu, pour avoir levé des impôts sur les sujets du roi, retenu

prisonnier des gens libres, etc., etc. La justice fut réunie à celle du roi. La révolution le détruisit de nouveau. Il était dans une des plus belles positions de nos contrées : d’un côté , il couvrait la ville , et , de l’autre , il dominait la campagne et tous les environs. Il n’en reste que deux tours. Parmi les écrivains et les hommes célèbres de notre département on cite :

1°Ithier de Compreignac, dominicain, éloquent prédicateur, mort le 20 août 1304 ;

2° Pierre Benoît, prévôt de Compreignac, catéchiste d’Henri IV, mort en

1 596.

3° Pierre Benoît de Compreignac, plus connu sous le nom de Maldamnat , qui a composé un ouvrage plein de critique pour réfuter la Table chronologique de Collin ; il est mort en 1677.

Il existe deux monnaies mérovingiennes en or frappées à Compreignac dans la seconde moitié du VII e siècle. La première est au Musée des médailles impériales, à Paris : on y lit : compriniaco ; au revers,satvrno mone, et, au centre, une croix avec les lettres l e. La seconde est au Musée de Limoges ; elle porte : compreiniaco , et , au revers :satvrnvs mo , puis les deux lettres l n.

Les villages de cette commune sont :

Angelard , qui avait été une commanderie ou un prieuré régulier, était, en 1700, une paroisse dont la fête patronale était, l’Assomption de la sainte Vierge. Le prieur de la maison-Dieu

de Montmorillon y faisait les nominations de 1569 à 1613 ; le pape y nomma en 1 659 , puis le prévôt de La Souterraine en 1740, et enfin l’abbé de Saint-Martial après l’union de cette prévôté.

Bachelerie.

Beaumont.

Beau soleil.

Boucheron.

Le Breuil.

Chabannes. — Entre ce village et la route de Compreignac à Saint-Pardoux , on trouve dans un taillis une moite parfaitement conservée et entourée d’un retranchement.

Châtenet.

La Courède.

La Croix.

Daumar.

La Faye.

La Faye (moulin de).(F; céréales; 1301, 1332, 1450,1501,1549,1673: recherches de Fernand Gaudy)

Gate-Bourg.

La Jante. — C’est à ce village qu’a été faite, en 1811, la plus grande trouvaille numismatique de notre département. Un vase en terre noire, contenant mille monnaies gauloises et un nombre presque aussi considérable de monnaies romaines , fut trouvé par le nommé Jean Gayte, près d’un rocher, dans un champ qu’il labourait. Plusieurs ont été décrites (Bull Soc. Arch. du Ztm.,T. Vïl,p. 492).

Une maison de ce village, qui est munie de créneaux ,offre encore l’inscription suivante, gravée sur le seuil de la porte :

j.672.

Il faut probablement lire 1672.

L’existence d’une ville ancienne entre ce village et ceux de Villebert et de Vielleville, dont il est parlé Bull. Soc. Arch., T. VII, p. 433, ne repose que sur une tradition vague, que j’ai rencontrée en vingt autres endroits de notre province. J’ai cependant trouvé entre les de Villebert et de Népoux cinq magnifiques blocs de granit, dans lesquels on a taillé une rigole de 0m 30 centimètres : ils ont été retirés d’un champ où, selon les habitants, il y avait autrefois un château.

Lavaud-Couteillas.

Lavaud-Fleuret.

Maison-Neuve.

Malagnac.

Margnac.

Margnac (moulin de), sur le Vincou.

Mas-la-Roche.

Maudant.

La Monge , — nommée aussi La Mongerie ou Le Doignon , — ancien prieuré d’hommes , qui avait pour patrons saint Biaise et saint Eutrope. Le prieur de Saint-Gérald de Limoges , de 1157 à 1609, l’évêque de Limoges en 1659, nommaient le titulaire ; ce fut ensuite le roi , depuis l’union du prieuré de Saint-Gérald à l’hospice de Saint-Alexis, 1770. On trouve parmi les prieurs de La Monge Estienne de Rouffignac, tonsuré en 1572, fils de Léonard de Roufflgnac, sieur de Grimodie. Est complètement détruit ; mais , le dernier avril , fête de saint Eutrope , il y a un immense concours de pèlerins.

Montchaud.

Montégut-le-Noir. — Ancien prieuré de filles, qui existait avant 1128 sous le patronage de sainte Anne. L’abbé et le couvent de Saint-Martin de Limoges, en 1196 , firent donation à la prieure de Montégut du Mas-de-Vaupilon , ainsi que de la seigneurie, dîmes, etc., dudit Mas. Fut uni à la mense abbatiale de Ligneux, diocèse de Poitiers, en 1436. Au milieu des ruines de l’ancienne chapelle on remarque deux clefs de voûte sculptées à la manière du XII e siècle. Marguerite de Razès de Mounismes en était prieure en 1332. On trouve aussi Marguerite Derbeu.

Népoulas.

Népoux.

Peny.— Allou (p. 305) cite la Roche des Fées non loin de ce village : ce n’est qu’une roche semblable à celles qui couvrent toutes ces montagnes , et auxquelles on rapporte la même légende fabuleuse.

Peny (moulin de) , sur le Vincou.

Pontabrier.

Pontabrier (moulin de), sur le Vincou.

Prassigou.

Puy-Martin.

Puymellier.

Puymenier.

La Roche. — Il y avait dans ce village une chapelle dédiée à saint Roch. Complètement détruite, on y va encore en procession le 16 août, jour de la fête de saint Roch.

La Rode (moulin de la) , sur le Vincou.

Le Sauvage.

La Vauzelle.

Venachat.

Vielleville.

Vilbert ou Villebert.

Nantiat

— prieuré-cure de l’ancien archiprêtré de Saint-Junien, qui avait pour patron saint Vincent, martyr, et était à la nomination de l’abbé de Bénévent , puis du prieur de Saint-André de la cité de Limoges en 1555 , enfin du prieur et des PP. Carmes déchaussés de Limoges Aujourd’hui c’est le chef- lieu du canton civil de ce nom a 1 ,334 habitants. L’ancienne église a été remplacée en 1833 par une en style moderne. La nef, composée de trois travées , pour laquelle on n’a pas tenu compte de l’orientation prescrite par la liturgie , est flanquée de quatre chapelles en hémicycle ; le chœur est aussi voûté en demi-coupole. Des peintures murales peu estimées sont actuellement remplacées par une riche ornementation. En 1537, François, seigneur de Saint-Pardoux, y avait fondé une vicairie.

Voici les villages qui composent cette commune :

L’Age , — appartenait aux seigneurs de Fredaigue.

Bélair.

Boussy (moulin), sur le Vincou : usine pour la fabrication du papier de paille.

Clavière.

Crèche (moulin de la), sur le Vincou.

Le Cros-Blanc.

Fianas.

Frédaigue , — ancien château placé, au milieu de l’étang de ce nom : on y arrivait par une chaussée coupée par un pont- levis. Il a été habité, jusqu’en 1756, par la famille Chauvet, et jusqu’à la Révolution, par la famille Martin. Aujourd’hui on n’y trouve que quelques pans de murs couverts de lierre, qui se reflètent dans l’eau limpide à laquelle il doit son nom.

Frége- Aiguë.

Saint-Gerais , alias Saint -Gery. — Il y avait dans ce village une chapelle rurale , sous le patronage de saint Giles.

Gouttelard.

Lascoux-Martin, alias La Croix-Martin.

La Lande.

Léobardy, — a appartenu aux seigneurs de Frédaigue.

Les Lèzes , — belle habitation dominant l’étang de Conore , qui était le manoir de la famille Sautier dès 1298 ; a ensuite appartenu à la famille Faulcon. _ Anne Faulcon , née aux Lèzes, a publié des poésies à Paris en 1657. — Le village avait aussi une chapelle.

Maison-Neuve.

Maison-Rouge. — Le vendredi 14 octobre 1606, le roi Henri, IV, se rendant à Limoges , et étant arrivé à La Maison- Rouge, y reçut les députés que cette ville avait envoyés au-devant de lui pour prendre ses ordres.

Migoulet.

Montaurand , — a appartenu à la famille Igonin , dont une branche porte ce nom.

Montplaisir.

Périsset, — anciennement Peyrisegnet (Petra signala). C’est probablement dans ce village qu’existait une chapelle que Nadaud indique dans la paroisse de Chamborêt.

Puy-Pichaud.

La Roche.

Le Roule.

La Vauzelle.

La Vergne.

Villechenoux.

Roussac, Rossacus et Roiacus ,
cure de l’ancien archiprêtré de Rançon, sous le patronage de saint Martial, apôtre, premier évêque de Limoges. L’abbé de Saint-Martial de Limoges y nommait dé 1514 à 1770. En 1097, il y avait aussi une prévôté qui avait le même saint pour patron , et qui dépendait de ce même monastère de Saint-Martial. Elle fut unie à sa mense abbatiale en 1535. Parmi les prévôts de Boussac on remarque : Élie Gaufredi de Chabrignac , qui fut élu abbé de Saint-Martial le 20 novembre 134 4 ; Élie II de Luys (de Lodio) , natif du diocèse de Périgueux : il fut aussi abbé de Saint-Martial, et mourut en 1364. Pierre de Cros, père de l’évêque de Limoges, qui fut ensuite cardinal , et mourut en 1388 ; Guillaume Barton de Montbas, en 1 493 , qui fut abbé du Dorat et doyen de Limoges.

L’église actuelle est une construction romane dont le sanctuaire seul a conservé sa voûte, et où on remarque des nervures gothiques. Trois baies accolées sous les arcades simulées de la nef éclairent au midi. Elle a été réparée de nos jours, et pourvue d’un autel en marbre blanc. Les bâtiments du prieuré, qui tenaient à l’église, sont complètement détruits.

Le cimetière avait une chapelle en 1488.

Cette commune a 896 habitants, et se compose des villages suivants :

L’Age-Gadifaud.

Beaugage.

Beauguet.

Les Borderies.

Chalivat.

La Claudure.

Colfaucher.

Cros (moulin des), sur la Couze.

Les Fours-Vieux.

Fours-Vieux (moulin des), sur la Couze.

Chez-Gallet. — Manoir situé près le bourg de Roussac, qui a été habité par une branche de la famille de Razès : il existe encore. La chapelle de Sainte-Anne, qui était interdite avant la révolution, existe en partie , et a été utilisée dans la construction d’une grange.

La Garde, ou La Garde-Saint-Gérald, — était une simple chapelle en 1217, puis un prieuré-cure. Les prieurs de Saint- Gérald de Limoges y nommaient en 1570 et 1708 ; puis ce fut l’évêque de Limoges, depuis l’union du prieuré de Saint-Gérald à l’hôpital de Saint-Alexis. Sa fête patronale était la Décollation de saint Jean-Baptiste. Ce village se divise en deux : La Petite et La Grande-Garde, ou encore La Garde-au-Pauvre et La Garde-au-Riche. La chapelle, qui était à La Petite-Garde, a été démolie : il n’en reste que quelques morceaux dans des constructions particulières ; le château était à La Grande-Garde : il en reste peu de chose ; la dernière tour s’est écroulée l’hiver dernier. C’était l’habitation des demoiselles Martin de Nantiat depuis la ruine du château de Fredaigue.

Grimodi , — habitation de la famille Roffignac de Grimodi. L’ancien château, dont il reste à peine quelques vestiges, a été remplacé par une maison moderne.

Lascoux.

Leyraud , — a été habité par une branche de la famille Moreau de La Tribauderie en 1650 , puis par les MM. de La Châtre.

L’Essard.

Mas-de-Lavaud.

Mas-Grenoux.

Mas-la-Chèvre.

Le Monteil. — On trouve dans les dépendances de ce village quelques restes de constructions romaines, que le laboureur remue tous les ans en travaillant la terre.

Puy-Haut, aiias Belair.

Quinsac.

Seuil.

Le Theil.

Vauzelle.

Le Verger, — petit manoir dans une assez belle position.

La Vergue.

Villemeudeix.

Saint-Symphorien

— Le chef-lieu de cette commune, composée de 847 habitants, était une ancienne cure de l’archiprêtré de Rançon* Il est situé dans les montagnes , au fond d’une gorge ouverte seulement au nord. Une excellente fontaine, qui fournit une eau toujours abondante, a seule pu déterminer la position d’un bourg dans un semblable lieu. Une église romane y fut construite sous le patronage de saint-Symphorien, martyr à Autun, et l’abbé de Saint- Martial y nomma depuis 1499 jusqu’en 1656. Il ne reste que les deux murailles de la nef de cette église primitive : le XIV e siècle les a couvertes d’une voûte gothique, et a reconstruit la façade et le chevet. Elle possède aussi deux chapelles gothiques à voûtes ornées de nervures prismatiques qui donnent à son plan la forme de croix. Un écusson portant un léopard et trois roses est sculpté sur sa porte. On remarque dans ses vitraux quatre panneaux du XVI siècle. Elle possède des reliques de saint Martin de Tours , son patron

secondaire , obtenues en 1866.

Voici les villages dont cette commune se compose :

Chasseneuil. — Par sentence du vice-sénéchal de Limoges , de l’avis du présidial du 18 décembre 1640, une chapelle devait être bâtie à La Croix-de-Chasseneuil en réparation de l’assassinat de Philippe de Douhet , écuyer, seigneur de Saint-Pardoux , commis par Pierre Faulcon , écuyer, sieur des Lèzes , et une vicairie devait y être fondée ; mais , par transaction du 25 janvier 1687, Marie Faulcon, épouse de Gabriel Picon, écuyer, sieur de Chasseneuil , trésorier de France en la généralité de Limoges , s’obligea à payer le vicaire qui dirait les messes ordonnées dans l’église de Saint-Pardoux , et fut exemptée de faire bâtir la chapelle. Aujourd’hui Chasseneuil , qui appartenait il y a peu de temps à la famille Petiot de Taillac , est divisé entre huit propriétaires.

La Cheurlerie.

Combas.

Courrieux , — anciennement Coulrieu ; prieuré qui avait pour patron saint Jean l’Évangéliste. Il dépendait du prieur d’Aureil de 1 570 à 1 580. Par décret du 21 juin 1663 , il fut uni au collège de Limoges, en ce que les RR. PP. jésuites enseigneraient un second cours de philosophie. Une branche de la famille des Tessières de Bois-Bertrand habitait ce village.

Crumaud.

La G&gnerie. — Quelques membres de la famille de Roffignac de Grimodi ont pris le titre de sieur de La Gagnerie.

Grudet. — Quelques membres de la famille Benoît de Compreignac ont pris le titre de sieur de Grudet.

Grudet (moulin de) , sur le Vincou.

Les Guilloux.

Les Rieux-Jeunes.

Les Rieux-Vieux.

Lavaud , — – château moderne dans une belle position.

Saint-Martin-de-Genovillère , — chapelle ruinée depuis le siècle dernier. Elle avait pour patron saint Martin de Tours ; existait en 1572 ; était une annexe en 1628. Les habitants des environs continuent à aller en dévotion à ses ruines. Sa reconstruction est commencée. On a déposé sous la première pierre une plaque de plomb sur laquelle l’inscription suivante est gravée :

PIO IX REGNANTE , ANNO DOMINI M D CCC LXIX, HOC PERDIU DÏRUTUM

SANCTI MARTINI TURONENSIS SACELLUM jERE COLLECTO A. LECLER ,

PAROCHUS , REJEDIFICAVIT.

La Ribière.

Theillet.

La Valette.

Thouron.

— Thouron, cure de l’ancien archiprêtré de Rançon. Elle dépendait du chapitre de Saint-Martial, dont l’abbé nommait les titulaires depuis 1513. Le patron était saint Pierre- ès-liens , ainsi que saint Martial. En 1475, Jean Faulcon, seigneur de Thouron et de Saint-Pardoux, augmenta une vicairie, qui était déjà fondée. L’église fut restaurée en 1498. Le cimetière, qu’on déplace en ce moment, a une chapelle dédiée à saint Roch. Aujourd’hui c’est un chef-lieu de commune de 618 habitants.

 

 

Le château était possédé dès le XII e siècle par Pierre de Celle, chevalier, qui s’intitule seigneur de Thouron ; il fut ensuite habité par la famille Faulcon , passa à la famille Dupeyrat, qui a bâti le château actuel , devint la propriété de M. Eudel , et enfin l’habitation de MM. de La Guéronnière. L’ancien château était un manoir important. Le lundi 2 mars 1 438 , le roi Charles VII , qui avait couché au Dorât , vint y dîner. Le 2 mars 1658, ce château fut témoin des scènes si bien décrites par M. Laforest4 à propos de l’enlèvement d’Anne-Marie de Meilhac. — Tel qu’il est aujourd’hui, le château de Thouron, construit selon le style Louis XV, est une des plus élégantes habitations du pays.

Les villages de cette commune sont :

Châteaumoulin.

Commera , alias Foulangeas.

La Combe.

Croix-Forge.

Chez-Frapet.

La Madeleine, — ruines d’une chapelle qui était interdite depuis 1741.

Le Mas, — habitation de la famille Dupeyrat,

Les Placieux.

Le Pont.

Richefort.

Sairit-Morat.

Touradis.

Tricherie (étang de) .

La Villette.

Vaulry, — anciennement Volris, Valris, Vouris , cure de l’ancien archiprêtré de Saint-Junien , qui était à la nomination de l’abbé de Saint-Martial dès 1 53 1 . Elle a pour patrons saint, Bonnet d’Auvergne et saint Remy. Aujourd’hui c’est une commune de 794 habitants. L’église est du XII e siècle : une réparation exécutée il y a quelques années en a fait disparaître la plupart des caractères architectoniques. On y a trouvé une statue équestre, en pierre calcaire, qui représente un chevalier terrassant un monstre à queue de serpent. Le château attenant à l’église était anciennement l’habitation de la famille de Marsanges ; en 1836, il était la propriété de M me La Bachellerie de Châteauneuf ; il appartient actuellement à M. le comte de Maumigny.

On trouve dans cette commune les villages suivants :

Bretignol , — élégant petit manoir.

La Burjade.

Le Croiset. — MM. de La Bastide, sieurs du Croiset et de Montplaisir , habitaient la paroisse de Vaulry dès Le commencement du XVI e siècle. Leur manoir est démoli.

La Garde.

Gilardoux.

Le Mas. — Au-dessus du village de ce nom , sur le point culminant de la montagne , on a construit une chapelle hexagone sous le nom de Notre-Dame de Vaulry. Bénite en septembre 1863, elle a été agrégée au célèbre sanctuaire de Notre-Dame-de-Lorette, et enrichie de nombreuses indulgences.

 

Maison de la Mine. — Les mines de Vaulry ont été reconnues pour la première fois au mois de mars 1813. Cette découverte importante est due à MM. Alluaud aîné et Martin, et plus particulièrement à M. de Villelume, à qui appartient le mérite d’en avoir indiqué les premiers indices. C’est sans doute un fait très-extraordinaire que l’existence d’une grande exploitation

d’étain dans le centre de l’ancienne France, qu’on avait crue jusque là entièrement dépourvue de ce métal si utile aux arts. Cette découverte devient toutefois un peu moins surprenante si Ton songe qu’elle a eu lieu dans une partie peu fréquentée du département, dont les habitants n’ont jamais dirigé leur industrie vers les recherches minéralogiques5 .

Ce gisement d’étain contient des alluvions stannifères et des filons d’étain et de wolfram.

4° Alluvions. — Les alluvions se rencontrent à l’est dans la vallée de la Glaïeule ; elles occupent une largeur d’environ quatre kilomètres, et elles remontent à des hauteurs variables dans les vallées latérales qui conduisent à la Glaïeule les petits cours d’eau descendant de la montagne. Au sud et à l’ouest, on les retrouve dans les Vallées de Cieux et de Monsac. Leur plus grande longueur en ce point paraît être d’environ trois kilomètres. Au nord, elles remplissent les fonds des petites vallées dont le château de Berreix (commune de Blond) est le centre.

Ces alluvions affectent dans toutes les vallées des allures uniformes : elles se composent invariablement d’une couche superficielle de terre végétale tourbeuse de l’épaisseur d’un mètre en moyenne, en général trop pauvre pour être exploitée, et de couches de sables et de galets anciens , plus ou moins mélangés d’argile , d’une épaisseur variable d’un à quatre mètres. Elles contiennent tantôt de l’étain à peu près pur, tantôt du wolfram presque sans étain , le plus souvent un mélange de ces deux minerais. Les vallées de Cieux et de Monsac , ainsi que quelques autres vallées voisines , renferment en outre une portion d’or notable , mais difficile à déterminer.

Toutes les vallées sans exception ont été exploitées à des époques inconnues, et le minerai retiré des lavages a été traité sur place.

2° Filons. — Les filons reconnus se rapportent à trois di- rections différentes. Le groupe le plus important, et le seul qui jusqu’à présent présente un intérêt industriel, domine

principalement à la pointe est de la montagne, dans la commune de Vaulry. Il contient : iode l’étain oxydé , cristallisé ou amorphe, avec coloration variant du jaune clair au noir ; 2° du wolfram en lames cristallines de grande dimension ; 3° du mispikel souvent, amorphe ; 4° du fer arséniate vert bleuâtre ; 5° du cuivre natif et de la pyrite ; 6° de 1a chaux fluatée cristallisée incolore et violette ; 7° du molybdène sulfuré ; 8° de la baryte sulfatée , cristallisée et amorphe ; 9° du quartz habituellement en masse cristalline , quelquefois en géode ; 4 0° du greisen injecté d’étain ; 11 ° de l’argile lithomarge provenant de la décomposition du feldspath.

Un second groupe de filons a été reconnu sur le versant sud de la montagne dans la commune de Cieux ; il a été l’objet d’importantes « recherches. Les filons contiennent du wolfram en certaine quantité, mais très-peu d’étain.

Dans les travaux anciens, on avait fait un grand nombre de galeries pour l’exploitation de ces filons ; mais à douze mètres de profondeur on trouve une quantité d’eau telle qu’on n’a, pas pu pénétrer plus avant.

Les travaux, commencés en 1813, furent abandonnés en 1823 : le gouvernement français en avait chargé M. Manès. En 1856, la Compagnie des É tains français entreprit de nouvelles recherches. C’est alors que les puits de Monsac et du Mas-Saint- Paix, à deux kilomètres de Cieux, furent creusés jusqu’à 30 et S0 mètres. Cette compagnie reprit aussi les travaux des anciens ; mais elle ne put pousser plus loin leurs galeries, arrêtée comme eux par une considérable quantité d’eau. Elle cessa peu après ses travaux, ayant épuisé son capital.

Depuis 1865, M. Mignon, employant de nouveaux procédés, poursuit avec quelques succès l’exploitation de ces mines. Il a déjà acquis la certitude de pouvoir fournir le wolfram au prix de 4 fr. 50 c, le kilogramme, et tout porte à croire que ce premier résultat sera suivi sous peu de plusieurs autres.

Parieux.

Puy-Bourraud. — Une pièce d’or a été trouvée dans ce village en 1846 ou 1847. Elle représente, d’un côté, une figure assise sur un trône gothique, portant le glaive et la couronne, et soutenant un écu semé de fleurs de lis, avec cette légende : phïltppus dei gratia francorum rex. Au revers est une croix latine d’un dessin très délicat, et la devise :christus vinci, christus régnat, christus imperat. Elle faisait partie de la collection de M. Allou.

Le Queyroix-Saint-Martin.

Le Repaire. — En 1743, appartenait à la famille de La Bastide, et, en 1770, à M le comte de Château-Morand.

Repaire (moulin du), sur la Glaïeule.

Le Rousset. — Une chapelle, qui avait pour patrons la sainte Vierge et saint Georges , existait dans ce village depuis une époque reculée. Elle dépendait de l’abbaye de Grandmont, h laquelle elle avait été unie par la bulle de 1348. Elle était en bon état en 1574, mais elle tombait en ruines en 1652. En 1 425, son titulaire est dit administrateur de la maison de Rosset.

Rousset (moulin du), sur un étang qui envoie ses eaux dans

la Glaïeule.

La Torinerie.

La Vergne.

La Vergne (moulin de) , sur un ruisseau qui se rend dans la Glaïeule.

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1Ȁ Les dictionnaires disent qu’un bourg est le lieu où se tiennent les marchés ; un village, celui où est l’église paroissiale, et un hameau, celui qui n’a ni marché, ni église paroissiale. (BESCHERELLE, art., Bourg.

Aujourd’hui l’usage bien établi dans nos contrées est d’appeler « bourg » le chef-lieu de la commune, et « village » tout autre groupe d’habitations. On emploie quelquefois le mot « hameau » pour désigner un village qui ne renferme qu’une ou deux habitations.

2Ȁ Ces trois monuments ont été désignés par plusieurs auteurs, se copiant les uns les autres, comme un seul demi-dolmen.

3Ȁ Guide de l’étranger en Limousin, p.260.

4Ȁ Limoges au XVIIè siècle, p. 528.

5Ȁ Allou, p. 306.