Les noms de lieux de la commune de Peyrilhac

I / Le réseau hydrographique :

  • La rivière :

La plupart des hydronymes sont d’origine très ancienne et sont formés d’éléments qui n’appartenaient pas au celtique qu’utilisaient les Gaulois et ils sont, sauf exception, de sens inconnu. L’article a été ajouté au Moyen-Âge devant tous les noms de rivière.

Il en va de même pour notre rivière :  La Glayeule, peut-être de l’occitan glaiol, glaïeul, en lating ladiolus.

Ruisseau de la Chambarière : de l’occitan chamberiera, servante.

Ruisseau de la Mothe, appelé aussi ruisseau de la Fourmi, venant de fermic, furmic en occitan. Cette dénomination est dû à son étroitesse.

 

  • Les eaux, sources et fontaines :

Le terme le plus courant pour désigner les noms de lieux évoquant une source d’eau est le mot occitan font, nom féminin tiré du latin fontem. Les toponymes sont nombreux, le plus souvent ils sont accompagnés d’un adjectif ou d’un déterminant. Un d final que rien ne justifie a été très souvent substitué au t qui avait cessé d’être prononcé vers le 12ème ou le 13ème siècle.

La Font du Breuil, font désignant généralement la présence d’une source ou/et d’une ‘’bonne fontaine’’.

Les Gouttes, goutte, font sans doute référence à une source coulant goutte à goutte ou un terrain humide.

 

II / Les éléments de géographie physique :

  • Les hauteurs 

Le latin podium désignait une plate-forme surélevée, puis, dès le 4ème siècle, une petite éminence, mais ce n’est pas avant le 10ème siècle qu’il a été utilisé en toponymie. L’ancien occitan pod, poi, puy, colline, hauteur, est devenu dans notre région pey, peu et peuch. Mais en toponymie ces formes ont été remplacées par puy, avec des adjectifs ou des déterminants.

Puy-Dieu renvoie à la présence de possessions monacales.

Le Puy-Sérut, point culminant de la commune, caractérise cette sensation de hauteur. Ici ce sentiment est renforcé par l’emploi de sérut, serra, latin, cime de montagne, crête.

Le Puy des Elies, anciennement Mica Macar, vient de l’occitan micamaca, chose embrouillée. Cette appellation est peut-être due à un surnom. Pour le Puy des Elies, Elie renvoie au prénom.

Les noms de lieux Le Pic, Picou, la Roche renvoie à cette impression de hauteur.

Le toponyme, peu courant des Cadophies, renvoie à catafalicum (latin), estrade, point d’observation. Ce lieu-dit est situé en frontière de la commune, et tourné vers la commune de Saint-Gence.

Le Camp est sur une hauteur et vient du latin campus.

Ensuite, nous trouvons le terme de mont, qui est la forme francisée du nom limousin correspondant. Il est très souvent accompagné d’un adjectif ou d’un déterminant.

Montcocu signifie littéralement le mont aux coucous (mont et cogul, ancienne forme occitane de coucou).

Montezour

La Mothe : du latin mutta sur une butte.

 

  • Vallées et dépressions :

Lavaud : du latin vallis, vallée.

Pompadour : de l’occitan pompador, replat, escalier.

Les Combes : du latin comba, pente d’une montagne aboutissant à une vallée.

 

  • Sensations ressenties :

Chauvour désigne littéralement un lieu chauve, c’est-à-dire dénudé, sans culture ni végétation particulière.

Le Déjaidejectus, deficere en latin signifie vil, abject, éloigner, écarter ; en occitan degeit désigne les lépreux. Ce lieu-dit désignait peut-être un endroit à tenir à l’écart et abriter peut-être une léproserie ?

Peyrilhac vient du latin Patrilius, nom d’homme.

 

III / Les éléments de la végétation :

  • Les plantes sauvages et animaux :

Les Bruyères renvoient à la bruyère.

Les Vergnes, la Vergne Jourde à une aulnaie (verhna en latin).

La Boisserie, de buxus en latin, le buis. A noter ici, que les noms renvoyant à cet arbuste peuvent servir de repère chronologique, puisque, dans le Limousin en tout cas, la présence de cette dénomination renvoie généralement à une occupation humaine datant d’au moins la période gallo-romaine.

La Lande, le Landou, les Landes de la Thuyère, la Lande de Catissou (diminutif de Catherine en occitan), de l’occitan landa, désigne une étendue de terre vierge où ne poussent que certaines plantes sauvages.

Le Boucaret : peut-être diminutif de l’occitan boc, bouc.

Les Grenouilles

Les Pâquerettes

Le Merle

 

  •  La couverture forestière  :

Les bois sont présents : le Mas-du-Bost, le Mas-Forêt, Boissournet (nom formé de bois et sourne, latin, lieu obscur. Sur le cadastre de 1808, nous pouvons voir que le village est encerclé de bois ce qui lui vaut sans doute cette appellation).

Le Breuil, la Font du Breuil (Font désignant généralement la présence d’une source ou/et d’une ‘’bonne fontaine’’) du celte brogilo, petit bois, du latin brogilus, de l’occitan brolh, bruelh renvoient à la présence de bois.

Le Verger

Le Bois de la Dame

Le Bois Tané

Bois Brûlé

Les Cendrières, peut-être lieu on se faisait du charbon de bois.

Les Brousses : occitan brossa, latin bruscia, broussaille, végétation touffue des terrains incultes, ensembles de ronces et d’arbustes rabougris.

 

IV / L’habitation :

  • Du manse au mas :

Mansus est tiré du verbe latin manere, demeurer, habiter. Aux 11ème et 12ème siècles, de nombreux documents désignent mansus par le nom de son occupant. Cette unité élémentaire correspond à une famille et ses besoins. C’est-à-dire qu’elle occupe l’espace nécessaire à sa nourriture et pas plus. Le nom est passé en occitan ancien sous la forme de mas. Mais en Limousin, le mansus devenu le mas se transforma en hameau du jour où la famille se scinda et où chaque ménage construisit sa propre maison : cela probablement au 12ème siècle.

Mas du Bost

Mas-Forêt

Mas de la Vie

Mas Ferrat

Le Mas d’Aixe

Les Borderies : de l’occitan bordaria, dérivé de borda, habitation rustique. Borderie désigne une petite exploitation agricole.

L’usage de Maison renvoie à des habitations plus importantes soit par le rang des occupants, soit par leur tailles et activités.

Maison-Rouge désigne généralement une auberge ; le rouge étant utilisé pour les différencier des autres habitations.

Maison-Neuve

 

  • Les voies de communication :

Les lieux le Queyroix ou Fourcelas (cairoi en occitan et forca en latin) désigne un carrefour.

Les Rues, de rua, en latin désigne un chemin, sentier.

Trachaussade, de l’occitan tras, au-delà de la chaussée, signifie, au-delà de Peyrihac.

Le Mas de la Vie renvoie au terme via, en latin, voie.

 

V / Les hommes :

  • Les » propriétaires » :

Peyrilhac vient de Patrilius, nom d’homme.

Banèche, du gaulois Bano, nom d’homme.

La Béraudie : du nom propre Béraud, sans doute d’origine germanique composé de ber, ours et dewaldan, gouverner.

Chavaignac vient du nom propre Cavannus.

Conore pourrait être formé à partir du nom Connos, gaulois.

Gaudoneix probablement nom germanique Gaudon.

La Vergne Jourde, de verhna, la vergne et de Jordan, Jourdain, nom d’homme.

 

  • Activités et cultures :

L’Age : du latin agia, une haie, une limite.

Fôt : peut-être du latin forum, place de marché ou de l’occitan forc, bifurcation de chemin.

Le Champ

L’Etang Rompu : la retenue de cet étang a été rompue pour permettre au chemin de fer de passer, d’où son nom.

Les Granges : de l’occitan granja, grange, du latin granica, granum, le grain.

Laurière du latin auriera aurum, lieu où l’on trouve de l’or.

Les Chabesses, de l’occitan chabeça, fane de carotte, navet, topinambour…

Les Prades, les Pradeaux, les Prades du Picq, La Prade. Les prairies qui peuvent être fauchées pour fournir du fourrage sont désignées par des toponymes venant du latin pradum, pré, et ses dérivés : Prat, Pradal, Pradeau, Prade, Pradille, Pradelle…

Les Ores, de ort en latin, jardin.

Les Coutures, la Couture : de l’occitan coutura, terre à céréales, de labour, au sol plutôt sec du latin cultura.

Les Termes : de l’occitan termes, borne, limite, butte colline, du latin terminus, terrain qui est en bout tertre, terrain en pente.

Les Ribières. L’occitan ribiera, vallée et bords d’une rivière, a d’abord désigné les prés humides des fonds des vallées, puis tous les prés humides.

Les Grands Clos, de l’occitan claus, du latin clausum, terrain cultivé entouré d’une clôture.

Les Gourbes, peut-être de l’occitan gorbiera, tas de gerbe.

 

  • Noms plus obscurs :

Vaugoulour : nom isolé en Limousin. C’est un endroit plat.

Lauriget : nom isolé en Limousin. Peut-être de l’occitan auriga, laiteron à fleurs jaune.

 

Les sources :

LAVALADE Yves, Dictionnaire toponymique de la Haute-Vienne, édition Lucien Souny, 2000, p 360 à 363.

VILLOUTREIX Marcel, Noms de lieux du Limousin, édition Bonneton, 1995.

VILLOUTREIX Marcel, Végétation et noms de lieux : l’exemple du Limousin, Travaux d’Archéologie Limousine, tome 20, 2000, p 25 à 37.