Citations et décorations

Des questions sans réponse ?

Quels sont parmi nos soldats mobilisés, ceux qui ont été récompensés par une décoration ? Seuls quelques uns nous sont connus.

Les documents que nous avons eu entre les mains ne les signalent pas toujours, telles par exemple, les fiches des morts de Mémoire des Hommes, qui ne les comportent pas.

Si certains décorés sont heureux de les montrer, d’autres taisent à leur famille leurs actions glorieuses.

Et que penser de tous ceux qui n’ont pas accompli une action d’éclat, mais ont servi durant des années, certains pendant cinq, six, sept ans, voire plus ?

Voici quelques uns de nos soldats pour lesquels des archives privées sont encore existantes.

 

Denis BROUILLAUD, 

Médaille de Chine.

La médaille de Chine, a été créée par la loi du 15/4/1902 pour récompenser les militaires et marins ayant participé à la délivrance des légations étrangères assiégées à Pékin par les Boxers.

Les civils ayant pris part à la défense n’ont pas été oubliés.

Diplôme de la Médaille de Denis Brouillaud.

Diplôme de la Médaille de Denis Brouillaud.

Médaille de Chine, avers et revers

Après la campagne de Chine, il est présent au Tonkin pendant de longues années. Il est libéré en septembre 1912.

Il participe ensuite en tant que sergent à la campagne contre l’Allemagne de 1914 à 1919.

 

 

 

 

 

Le Journal officiel du 29 juillet 1916 p. 6732, nous dit qu’il est inscrit au Tableau Spécial de la Médaille Militaire à compter du 13 mai 1916.

La médaille Militaire

Il est à noter que le Second Empire et le début de la IIIème République ont vu la création de nombreuses décorations et, parmi celles-ci, la Médaille Militaire, ‘’ l’une des décorations les plus prestigieuses au monde’’.

Elle est instituée le 22 janvier 1852 ; son insigne est l’œuvre du graveur général des Monnaies à qui l’on doit également les médailles de Crimée, d’Italie et du Mexique.

Elle devait être attribuée aux soldats, matelots, sous-officiers et assimilés.

Les officiers étaient exclus, mais elle devenait ‘’la récompense suprême des généraux’’ ayant commandé en chef en temps de guerre.

Individuellement elle pouvait être donnée : à ceux qui comptent 8 ans de services militaires, à ceux qui ont été cités à l’ordre de l’armée, à ceux qui ont reçu une ou plusieurs blessures, à ceux qui se sont signalés par un acte de courage.

Elle continue à être ordinairement attribuée aux sous-officiers en fin de carrière.

Quant aux régiments, la fourragère de la médaille militaire est réservée à ceux qui ont été cités 4 à 5 fois à l’ordre de l’Armée.

 

Est inscrit au Tableau spécial de la Médaille militaire

BROUILLAUD Denis,

Sergent territorial au 90ème Régt
territorial d’Infanterie,
12ème compagnie, Mle 6993 :
Sous-officier d’une bravoure et d’un dévouement à toute épreuve.
Nombreuses annuités.

…Paris le 17 mai 1916

 ROQUES

 

 

 

Citation à l’ordre du  90ème REGIMENT TERRITORIAL D’INFANTERIE

EXTRAIT de l’Ordre N° 188

BROUILLAUD Denis,

Sergent, 5ème Cie , Mle 6993

‘’Excellent gradé, faisant preuve en toutes circonstances d’activité, de courage et de sang-froid. Dans la nuit du 2 au 3 Septembre 1917, par un bombardement d’obus de tous calibres et un tir harcelant de mitrailleuses d’avions, une corvée chargée de ravitailler en munitions les troupes actives en 1o lignes ayant eu des hommes blessés, s’est présenté volontairement pour remplacer ses camarades blessés, malgré un 1er voyage en 1er ligne et a accompli sa mission jusqu’au bout’’.

Le 3 septembre 1917

Le Lieutenant-Colonel Commandant le 90o R.T
La Croix de Guerre

Le décret du 23 avril 1915 définit les conditions d’obtention de la Croix de guerre.

Elle a été créée pour récompenser les combattants ayant obtenu une citation à l’ordre :

du régiment, étoile de bronze,
de la division, étoile en argent,
du Corps d’Armée étoile de vermeil,
de l’Armée palme en bronze en forme de branche de laurier.
Pour les citations collectives : création de la fourragère de la Croix de Guerre.

 

FISTRE Léon François,

né le 28/12/1895 à Nieul, Inscrit numéro 25 de la liste du Canton de Nieul

Cheveux châtains foncés -Yeux marrons-Front couvert – Nez droit – Visage ovale
Taille 1m62 – Degré d’instruction 3
Appelé à l’activité le 17/12/14 – Soldat de 2ème classe au 9ème RI
Caporal le 7/7/15 – Caporal fourrier le 20/9/15 – Sergent le 3/6/18
Passé au 1er Bat. de chasseurs le 16/6/18 ; Cité à l’ordre du régiment le 24/6 :

Excellent gradé. Agent de liaison de premier ordre. A fait preuve en toutes circonstances de belles qualités de bravoure, de dévouement et d’initiative. Vient encore de se distinguer pendant la période de combat du 27/5 au 3/6/18 en assurant la liaison entre les unités voisines et son chef de bataillon dans des circonstances très difficiles.

Citation à l’ordre de la 49ème division n 356

Sous officier d’un calme et d’un sang froid peu ordinaire. Le 15/7/18 a assuré le service de guetteur et la transmission des signaux sous le plus violent bombardement. A eu une très belle attitude en cours de combat pour dégager l’ouvrage où l’ennemi avait pris pied.

Croix de guerre 2ème étoile de bronze

Médaille militaire

« Sergent très brave. Le 20 octobre 18, chef de détachement de liaison de son bataillon ».

A pris sous un violent bombardement les mesures les plus judicieuses pour assurer la mission. Est tombé très grièvement blessé pendant qu’il faisait abriter ses hommes.

Proposé chevalier de la Légion d’Honneur le 31/7/61

 

Antoine TOUPINIER,

né le 7/12/1886 à Nieul.

Soldat au 126ème RI
Le 30/09/1910 ?.
E. Sup. de G. comme soldat ordonnance.
Renvoyé dans ses foyers le 25/09/1910 ?
Certificat de bonne conduite accordé.

Campagne contre l’Allemagne :
Arrivé au corps le 4/08/14 au 14ème R.I
Citation à l’ordre du jour et
Croix de guerre le 21 juin 1918
Blessé à Perthus le 16 mars 1919 :
Blessure de guerre (fracture rachis) due à une explosion de mine

 

Médaille militaire.

Le Grand Chancelier de l’ordre national de la Légion d’Honneur a délivré le présent Brevet

 à M. TOUPINIER Antoine soldat du 14ème Régt d’Infanterie…..

inscrit au tableau général de la Médaille Militaire.

Chevalier de la Légion d’honneur le 20 mars 1922.

LANARDE Jean

Né le 26/06/1898 à Cenon (St-Gence), cultivateur
cheveux noirs, yeux gris clair,
visage ovale, taille 1m66.
Recrutement le 16/4/17

 

Citations :

Ordre du Régiment No160
Agent de liaison courageux, a assuré son service dans
des circonstances très difficiles sous les feux
violents de l’ennemi

Ordre de la brigade en date du 27 octobre 1918

Chargé pendant le combat du 8 octobre d’assurer la liaison avec un Corps voisin, retardé dans sa progression, a fait preuve de courage et d’initiative en contribuant à réduire un nid de mitrailleuse qui résistait en dehors du secteur d’attaque.

Croix de guerre
2 étoiles de bronze
A droit au port de la fourragère avec agrafe 356ème

 

MOREAU Jean-Baptiste Henri

Il est né à Razès. A la déclaration de guerre il est notaire au Dorat et père de six enfants.
Tour à tour capitaine, chef de bataillon, major de tranchées,
Directeur de l’Ecole d’Infanterie au Centre d’instruction de Jouarre.
Atteint d’un certain degré de surdité, il est affecté à la surveillance des zeppelins à la Tour Eiffel, en tant que commandant adjoint au colonel commandant le service de place à Paris.
Légion d’Honneur et Croix de guerre.

Citations de régiments

Citations de régiments

De nombreux soldats de notre région ont appartenu au 138ème RI ; d’autres en moins grand nombre aux 107ème, 63ème ; ce n’est pas le cas pour le 133ème RI., où nous n’avons trouvé que le soldat Riffaud ; cependant, possédant le diplôme de ce régiment, il nous a semblé intéressant de vous en citer plusieurs extraits.

Voici l’une des trois photos qui encadrent ‘’Honneur’’ ‘’Patrie’’ en haut du diplôme :

Il s’agit du Général Joffre attachant la croix de guerre au drapeau de la 133 ème

2 lettres trouvées sur le corps du soldat Chiffe Auguste de la 4ème Comp. du 133ème

« Chers parents bien aimés 

Puisque vous recevez cette lettre , c’est que je ne suis plus de ce monde. En effet nous attaquons aujourd’hui et croyez, Chers Parents que j’y vais avec courage…

Soyez persuadés mes biens aimés Parents que ma dernière pensée ira à vous et à celle que j’aime ne me pleurez pas, je tombe en faisant mon devoir

Adieu et Vive la France ! Auguste »

« Chère Yvonne mardi 13 juin 1915

C’est fini pour moi si tu reçois cette lettre, c’est que je serai mort quand elle te parviendra ne me pleure pas Amie, j’ai fait mon devoir comme tous, je ne suis pas à plaindre.

Tu te consoleras et tu seras heureuse, il le faut je le veux ! mes dernières pensées vont à toi et à mes Parents.

Adieu, je tombe en t’aimant Auguste »

Voici ce que nous pouvons également lire sur le diplôme :

830 Metzeral (15-22 juin 1915)

Ordre Général du 17 juin

Le Général commandant la VIIème Armée remercie les troupes sous ses ordres des qualités d’entrain, de bravoure et de ténacité qu’elles ont montrées les 15 et 16 juin. Leurs sacrifices ont été récompensés par la conquête de positions formidables sur lesquelles l’ennemi se disait inexpugnable, par la destruction des régiments ennemis opposés, par la capture de nombreux prisonniers, officiers et soldats et d’un important butin. Les succès présents sont le gage des succès de l’avenir

Signé de Maud’huy

Metzeral :

Département du Haut-Rhin

La Fontenelle

Département des Vosges

Ordre Général du 9 juillet 1915

Cités à l’Ordre de l’Armée

Les 1er et 2ème Bataillons du 133ème Rég. d’Inf. ont fait preuve d’une incomparable vaillance et d’une énergie au dessus de tout éloge en enlevant une position très solidement organisée dans laquelle l’ennemi se considérait comme inexpugnable, d’après les déclarations mêmes des officiers prisonniers. Lui ont fait subir des pertes considérables et malgré un bombardement des plus violents n’ont cessé de progresser pendant plusieurs journées consécutives pour élargir leur conquête.

 Signé de Maud’huy.

La Fontenelle (8-16 juillet 1915)

Ordre du Régiment du 13 juillet

Officiers, Sous-Officiers, Caporaux et Soldats du 133ème Régiment d’Infanterie. Le Général Joffre vient d’attacher la Croix de Guerre à la Hampe de notre Drapeau en face de cette ville de saint-Dié que vous avez délivrée d’une angoissante étreinte.

Les nécessités de l’organisation et de la défense de la position conquise n’ont permis qu’au tiers d’entre vous d’assister à cette cérémonie : cette fête militaire était susceptible d’émouvoir le coeur des plus sceptiques, si à cette heure encore, il en existait dans notre Patrie…

Je suis fier de porter à votre connaissance cet ordre de l’Armée.

Il consacra votre gloire.

Ordre Général du 12 juillet 1915

Est cité à l’Ordre de l’Armée

Le 133ème Régiment d’Infanterie sous les ordres du Lieut-Colonel Baudrand. Ce Régiment dont 2 bataillons, trois semaines auparavant avaient été citées à l’Ordre de l’Armée pour avoir enlevé une position puissamment fortifiée sur une autre partie du front a renouvelé cet exploit à la Fontenelle. Entraîné par son ardeur, il est parti avant la fin la fin de la préparation d’artillerie, est arrivé sur les premières tranchées ennemies avec les derniers obus français, a enlevé une position comprenant plusieurs lignes de tranchées et de casemates, a fait prisonniers près de 900 Allemands dont 21 officiers et s’est emparé d’un butin considérable…

S’est installé sur la position conquise et y a défié tous les assauts.

De Maud’huy.

Je m’incline en votre nom devant ceux des nôtres tombés au Champ d’Honneur.

Restons fidèles à leur exemple.

Le Lieut-Colonel Ct le Régiment, F. Baudrand.

A la fin du diplôme, se trouve la phrase suivante encadrée :

Riffaut Jean était présent à Metzeral et à La Fontenelle

Photo des deux frères RIFFAUD : Pierre à gauche<br /> Jean à droite au 133ème RI, grand blessé (trépané)<br /> Leur photo précède celle du 20ème Dragons honoré.

Photo des deux frères RIFFAUD : Pierre à gauche
Jean à droite au 133ème RI, grand blessé (trépané)
Leur photo précède celle du 20ème Dragons honoré.

Le 14 juillet 1909 le Général commandant le 12ème Corps d’Armée remet la Médaille d’Or italienne commémorative de la participation du Régiment à la bataille de Solférino (24 juin 1859), à l’étendard du 20ème. La médaille de la campagne d’Italie a été attribuée aux 120.000 hommes qui y ont participé.