Blessés et services de santé

Plus de la moitié des 70 millions d’hommes mobilisés au cours de la guerre de 14 ont été blessés.

En France, plus de 3,5 millions (dont 100.000 à trois ou quatre reprises) parmi eux, 60.000 ont été amputés et entre 10 et 15.000 de ‘’gueules cassées’’.

Les soldats qui souffrent de troubles psychologiques représentent le 1/7 des lits occupés. Il y a peu de temps que ce type de troubles, conséquence de la guerre, commence à être étudié.

D’après le compte rendu d’une conférence de David Bellamy du 3/12/2003 intitulé  « Les Français et la Première Guerre Mondiale’’. Pour certains, le taux de survie des blessés serait inférieur à celui des guerres napoléoniennes. Il faut dire qu’au début du XIXème les morts, sont le plus souvent dues à des épidémies. (% de morts dues à la maladie et % par blessures).

 

Nombre d’entre eux sont privés d’une ou de deux jambes ; d’autres moins nombreux, sont atteints à la tête et aux bras, et certains n’ont pas de blessures apparentes et pourront cependant faire partie des morts, tels les gazés, qui disparaîtront au cours des mois ou des années suivant la guerre.

L’Hôpital militaire n° 11 à Limoges, archive privée.

L’Hôpital militaire n° 11 à Limoges, archive privée.

Jean FOURGEAUD

est né en 1874 à Vaulry.

Voici sa description militaire :

cheveux et sourcils châtains ; yeux châtains ;
front ordinaire ; nez long ; bouche moyenne ;
menton rond ; visage ovale ; taille 1m 66 ;
degré d’instruction 3.
Il est sapeur mineur.

Son service le conduit en Algérie du 27 novembre 1895 au 24 octobre 1898.

A la déclaration de guerre, il part au 7ème Régiment du génie, comme sapeur-mineur.

Il est blessé à Jonchéry (Aisne) en mai 1915, par une torpille allemande ; enterré, il est sauvé par ses camarades.

On le découvre ci-dessous, au premier rang à gauche, devant l’infirmière.

En 1916, amputation de la jambe droite, ainsi que le montre la photo des Armées, qui suit.

La commission de Bordeaux, du 08/03/17, proposera

Jean FOURGEAUD pour une pension de retraite de 3ème classe.

Source des photos : archives privées.

 

 

 

 

 

Le soldat Jean DAURIAT adressait à son épouse, comme carte de correspondance, la photo des 17 militaires blessés. D’après son commentaire il y avait 13 amputés.

 

Archive privée

« Voilà une photo qu’il y en a 12 qui on une jambe de coupé et le négrou qui les a toutes les deux (de coupées). Rien de nouveau

Ton mari qui meurt d’envie de te revoir. Bien le bonjour à toute la maison. 
 Votre dévoué Jean Dauriat. »D’autres blessés peuvent être vus sur les photos suivantes.

Archive privée

Sergent André BRUN

Voici la chronologie rapide des événements auxquels il a participé, écrite à son retour du front, ainsi que le constat brut des pertes.

« Départ du 11ème RI Le 9 ? août 1914, le 11ème quitte Montauban.
Il compte 55 officiers 3500 hommes
Le 21 au matin, il passe la frontière belge
Le 22, il attaque à Bertrix
Le 29 quand le colonel rassemble son régiment il ne compte que 524 hommes.
Retraite Raucourt 28 août
Jusqu’à la Marne l’ordre de ? ? est arrêté
Le 11 sept au matin il reprend la marche en avant après avoir reçu son 1er renfort »

Il ne parle pas de sa blessure reçue à Minaucourt (main gauche traversée) et qui le conduit à l’Hôpital Militaire de Lourdes en décembre 14 (indiqué par son livret).

Il figure à gauche sur la photo

 

Suite du récit :

« Champagne sept. 1914 avril 1915
L’Artois 9 mai ? ? 25 sept.

L’Artois sept. 1915-avril 1916
Mars juillet 1916 La Champagne ».

D’après le livret militaire, il a été blessé le 24/7/16 à Fleury par ( ?) ; mention de plaie enséton et d’extraction d’éclats. Est-ce à cette occasion qu’il se trouve sur la photo d’un groupe de blessés en compagnie de leurs infirmières ?

 

 

 

Archive privée

Bien qu’une autre citation datée du 26/08/16 figure également sur le livret, c’est celle du 28/12/16 qui est retranscrite la première :

« Cité à l’ordre du corps d’armée le 28-12-16 : Sous officier très brave et très consciencieux. Une tranchée étant incendiée et malgré un violent bombardement a retiré des flammes, des armes, des grenades, des cartouches. Malgré le bombardement des tranchées est resté en première ligne pour assurer la garde du secteur et ne s’est retiré que sur ordre. 

A déjà été blessé au feu.

Cité à l’ordre du corps d’armée ( ? 162 le 26/8/16)

Excellent chef de section ayant une belle attitude au feu, doué d’un grand sang froid, calme et énergique- a été grièvement blessé le 24 juillet 1916 à son poste de combat ». 

Fin de son récit

 

« Verdun août sept. octobre 1916
24-28 octobre Houdremont
Apremont déc. 1916-Février 1917
Champagne février-avril 1917
17-21 avril 1917 combats de Moromvilliers
Mai-décembre 1917 front d’Apremont
Verdun décembre 1917-février 1918
Trayon et les Eparges février et mai 1918
2ème séjour aux Chambrettes ; juin juillet 18 bois bret ?
18-31 juillet Bataille de l’Ourcq Bataille de l’Ailette

Origny octobre 1918

 Félicitations du colonel Pétain 68 officiers morts »

 

François BASTIER 

Né le 16 février 1889 à Chaptelat.
Il est le fils de Jean et Jeanne Laurent.

Sa description militaire est :

cheveux châtains moyen ; yeux marron clair ;
front moyen ; nez, dos rectiligne, base relevée ;
hauteur moyenne ; visage plein ; taille 1 m 72.
Soldat au 2ème Zouave.

Les documents que nous avons pu lire le concernant sont incomplets. Ils semblent nous laisser comprendre que son service militaire commence en 1910, mais ne nous permettent pas de savoir à quelle date précise, il part en Tnusie, mais seulement qu’il y est en campagne du 15 août 1912 au 27 septembre 1912.

 

« Mobilisé le 4 août 1914, il est Soldat au 2ème Zouave, 18ème Cie
Il se trouve en Belgique du 15 au 25 août, puis en France.
Le 30 septembre 1915, il est blessé à St Hilaire le Grand, par balle,
avec plaie en seton au poignet gauche.
Fracture de l’extrémité inf. du radius et du cubitus sans déplacement.
Il est hospitalisé à Lyon du 2 octobre 15, jusqu’au 31 mars 1916. »

 

Son document de sortie précise :

« Pansements simples et immobilisation. Articulation non infectée.
Ultérieurement massages. »

François Bastier, après guérison, passe alors au service auxiliaire et semble être affecté à l’usine Ravat à Monthieux St Etienne en qualité de voiturier (dépend-elle de la Poudrerie Nationale d’Angoulême ? ?, les deux lieux figurent sur le livret).

Archive privée

Parmi les trois blessés le bras en écharpe, à gauche de la photo, Pierre Ragout.

Voici un groupe de brancardiers, l’un d’eux simulant un blessé allongé.

Archive privée

Les statistiques nous disent que la proportion des morts du Service de santé, arrive en seconde position, juste après celle de l’infanterie.

 

Sources :

Les documents et photos proviennent d’archives privées. Nous remercions chaleureusement les familles pour le prêt de ces documents.