Disparition de l’école stagiaire de Chaptelat.

Le 1er septembre 1875, l’Inspection Académique avise l’abbé Rousseau de l’ouverture prochaine de l’école Normale.

Celle-ci, dont la construction avait commencé en 1873, se trouve maintenant à Bellevue, près de Limoges, route de Feytiat.

Nous savons, selon les discours prononcés plus tard, que l’Académie lui avait proposé la direction de cette Ecole Normale. Il faut noter que l’abbé Rousseau avait pleinement réussi sa mission dans l’enseignement des élèves-maîtres. Son école a compté jusqu’à 150 élèves, pensionnaires et externes compris.

Pourtant l’abbé Rousseau refuse cet honneur.

Lettre de l’Inspection Académique à l’abbé Rousseau, 1875, in Le Curé de Chaptelat et son oeuvre pédagogique, 1993, page 12

Lettre de l’Inspection Académique à l’abbé Rousseau, 1875, in Le Curé de Chaptelat et son oeuvre pédagogique, 1993, page 12

Un article de journal, malheureusement tronqué et sans date, rappelle que l’abbé Rousseau a formé plus de 400 instituteurs et propose que la « Société » (?) lui attribue une médaille.

Article de journal sans date

Article de journal sans date

Nous avons tout lieu de penser qu’il s’agit de la Société d’Encouragement au Bien car l’abbé Rousseau reçoit effectivement la médaille d’Or de cette société.

Vers la fin de sa fonction de directeur, les élèves lui adressent ce compliment pour sa fête :

« Monsieur le Curé et bien cher Directeur,

Je viens avec un véritable plaisir, au nom de mes condisciples, vous témoigner la joie et le bonheur que nous éprouvons en ce jour. Oui, Monsieur le Curé, nous vous remercions des bienfaits que nous avons reçus de vous ; nous saluons et honorons le vénérable directeur de la pension. Depuis que nous sommes séparés de nos familles, où la plupart d’entre nous étaient habitués à vivre d’une manière plus ou moins libre, nous ne trouvons rien de changé : la famille, ses joies et ses plaisirs, tout ceci, vous nous le procurez par votre amour qui est celui d’un père. Vous êtes une source bienfaitrice où chacun de nous puise à volonté de bons principes ; et comment payer un si grand dévouement !

Non, notre gratitude ne pourra jamais vous récompenser de tous les bons principe que vous nous inculquez ; jamais nous ne pourrons assez nous rappeler le souvenir d’un directeur tel que vous ! Notre bonheur consistera à vous louer et à vous aimer, à vous savoir honoré et respecté.

Ah ! très cher Directeur voyez nos jeunes cœurs, voyez-les aujourd’hui se presser autour de vous, voyez-les implorer le pardon de quelques fautes commises par mégarde à votre égard. Oh ! oui, sans doute vous nous les pardonnerez car votre bonté est sans bornes. Eh quoi ! nous serions ingrats pour oublier les services que chaque jour vous rendez à vous et à la société ? Non, non.

Je ne veux pas essayer de parler de l’estime et de la vénération que toute la société a pour vous,parce que vos bienfaits le publient mieux que mes vaines paroles. Cependant, il y a une chose que je ne peux laisser dans l’oubli : le grand service que vous avez rendu à l’instruction par votre travail assidu à instruire les jeunes gens qui étaient confiés à vos soins. En effet, combien d’instituteurs sont sortis de votre établissement ! De combien d’hommes sérieux avez-vous doté la société ? On en trouve tous les jours qui se font fiers d’avoir étudié sous vous ; ils ne prononcent votre nom qu’avec une haute vénération et un grand respect. Beaucoup d’entre nous, dans quelques temps vont entrer dans le monde ; nous trouverons des gens qui sans doute chercheront à nous faire dévier de la bonne voie, mais nous prouverons par les principes religieux et moraux que nous avons reçus de vous, que nous sommes dignes d’être appelés les élèves de Monsieur le Curé de Chaptelat et les enfants d’Eloi. Sans doute nos faibles voix seront bien peu de chose dans cet écho qui publiera vos bienfaits ; néanmoins nous ne cesserons de les élever dans le concert de vos louanges et sans cesse, aujourd’hui comme hier, demain comme aujourd’hui, nous demanderons à Dieu que votre félicité soit parfaite et que vous couliez d’heureux jours.

Vous, Célestin, assis au séjour des élus, vous prierez pour ce digne prêtre dont vous êtes le patron ; vous répandrez sur lui des trésors de bénédiction ; vous appellerez sur lui la protection divine afin qu’après cette vie il aille reposer au séjour des bienheureux pour récompenser tant d’années passées à bien faire. Vous aussi, Saint Eloi, patron de cette petite paroisse, vous ne refuserez pas vos prières : vous vous joindrez à Saint Célestin et tous deux, à genoux devant l’Eternel, vous comblerez de dons notre vénérable directeur.

Vive Saint Célestin

Vive Monsieur le Curé ».