Un livre de raison : l'exemple de Psaumet Péconnet

Psaumet Péconnet nous a laissé un petit livre de raison de quelques pages (Cahier memento de Psaumet Péconnet, notaire de Limoges (1487-1502), dans Livres de raison, registres de famille et journaux individuels limousins et marchois, Louis Guibert éditeur, avec le concours de A Leroux, P et J de Cessac et l’abbé Lecler, Paris-Limoges 1888, p 175 à 176, le cahier est incomplet, six feuillets ayant été arrachés.).

Certains de ses descendants ont également laissé leur livre de raison ou sont cités dans les registres consulaires de Limoges. (Journal de Jean Péconnet, homme d’affaire, bourgeois de Limoges (1644-1678) et livre de raison de Joseph Péconnet (1679- 1716), dans Livres de raison opcit, p 300 à 407. On peut y ajouter une généalogie des Péconnet, par Jean Péconnet (nouveau recueil des registres domestiques limousins et marchois, L Guibert éditeur, avec le concours de A Leroux, JB Champeval, l’abbé Lecler, et L Moufle, Paris-Limoges 1903, tome 2, p 145 à 147).

Psaumet Péconnet est le dernier fils d’un homme de loi d’Eymoutiers, un gros bourg de la Montagne limousine. Il devient à Limoges, clerc de notaire.

Il entre dans la bonne société limougeaude par mariage. Il épouse « la Mathide Beynech », membre d’une des premières familles bourgeoises de Limoges, les Benoist.

Son livre de raison ne commence pas par des formules religieuses, comme c’est généralement le cas, mais par « s’ensuivent les dépenses pour mon mariage« . Il détaille avec précision les cadeaux qu’il a offert à sa future épouse (notamment les bijoux, qu’il est très rare de voir mentionné dans les livres de raison). Il précise les termes du contrat de mariage et notamment la dot (130l. t., ce qui est peu pour une Benoist mais beaucoup pour un cadet d’Eymoutiers). En raison de sa dot, elle est exclue des partages successoraux.

En mettant en évidence les sacrifices financiers qu’il a du faire pour organiser un beau mariage (digne de la prestigieuse famille de son épouse), il détaille ses dépenses pour la noce, pour le repas, la danse, et les ménétriers, plus de 9 livres, en partie seulement couvertes par les cadeaux en argent faits par ses cousins, et son « maître », notaire.

La naissance des enfants est un moment important pour lui, car ces naissances permettent d’asseoir sa position dans la famille Benoist…et grâce à elle, dans familles alliées.

Un autre événement important permet de mesurer sa « popularité » auprès des grands notables : ce sont les « commérages« .

Dans les nombreux livres de raison que Jean Tricard a étudié, Psaumet Péconnet semble être le seul à en parler. 

Jean Tricard, Livres de raison, chroniques, terriers…les passions d’un médiéviste, éd. pulim, 2007, pages 203 à 206.