Le fonctionnement interne de la ferme-école

Les directeurs : bel exemple de filiation professionnelle

 

1890, Anatole de Bruchard et ses élèves

1890, Anatole de Bruchard et ses élèves

La direction de l’école a été assurée de 1847 à 1923 par 3 générations de de Bruchard:

  • Adolphe de Bruchard de la fondation à 1880.
  • Anatole de Bruchard de 1880 à 1897 avec l’aide de son frère Emile.
  • Pierre de Bruchard de 1897 à 1923.

L’Etat prend à son compte le traitement :

– du directeur : 2.400 francs depuis 1847,

– des professeurs, variable suivant l’ancienneté.

Le directeur reçoit également 250 francs par élève, élève pour qui cours, nourriture, entretien sont gratuits, mais « qui par son travail modéré et sagement combiné avec son instruction, qui indemnisera le directeur de la ferme-école de l’excédent de frais qu’il pourra occasionner. »

Une prime est également prévue pour l’élève sortant n°1.

Une surveillance très stricte est exercée sur la comptabilité des fermes-écoles.

Un exemple : l’année 1919

Pierre de Bruchard (57 ans) Directeur depuis le 15 mai 1897 2.400 francs

Hippolyte Engel (55 ans) sous-directeur, instituteur à la ferme école de Beaufray, entré à Chavaignac le 06 12 1890. 1ère classe janvier 1891. 2.000 francs.

Charles Mayrat (58 ans) chef jardinier, ancien élève de Chavaignac puis de l’école nationale d’horticulture de Versailles, chef jardinier à La Pelletière 1886-88, entré en juillet 1888 àChavaignac, 1ère classe août 1897. 1.500 francs.

Jean Chaume (46 ans) chef de pratique (il semble que le chef de pratique soit aussi devenu instructeur en 1898, après le départ de l’instructeur précédent). Ancien élève de Chavaignac, entré en juillet 1896, classe exceptionnelle mai 1918, 1.300 francs.

Edouard Affre (44 ans) vétérinaire, ancien chef de travaux Ecole Vétérinaire de Toulouse, entré en août 1911, 3ème classe, 500 francs.

Jean Chaume (46 ans) instructeur militaire, ancien sous officier médaille du Tonkin, infanterie de marine de 1893 à 1896, entré le 1er mars 1898 à Chavaignac. Indemnités de 250 francs.

D’après un rapport du 10 mars 1885, d’Emile de Bruchard qui assistait son frère Anatole de santé fragile, le personnel comportait également à cette époque : 2 hommes, 2 femmes, 2 enfants nourris à la ferme.

Lévêque, granger : 450 francs par an.

Roumieux, charretier : 400 francs par an.

Thomas, aide-granger : 100 francs par an.

Femme Fillou, ménagère : 200 francs par an.

Fille Fillou, bergère : 180 francs par an.

Joubert, aide de cuisine : 100 francs par an.

Il y avait également des journaliers sans nourriture :

saison morte hommes 1.5 francs par jour, femmes 0.9 francs par jour

moisson fenaison 2.5 francs par jour, 1.5 francs par jour

temps ordinaire 2 francs par jour, 1.2 francs par jour

Tâcherons :

Le fauchage était payé 16 francs l’hectare pour les prés, 12 francs pour les céréales ; 10 francs pour le regain, rigolage des prés 16 francs l’hectare. Arrachage des topinambours 0.20 francs l’hectolitre. Le nombre de ce personnel pouvait varier de 10 à 20 suivant l’époque de l’année.

Dépenses année (?) : achat engrais, amendements 1421 francs

semences 673 francs

denrées nourriture élèves et personnel 3176.25 francs

son, maïs, tourteaux 743 francs

paiement des journaliers 3326 francs

paiement des employés à gage 936 francs

total 16852 francs

Recettes 1884 : ventes 17 bovins (13862 francs), 36 ovins ( 1616 francs), 7 porcins (595 francs)

blé ( 8127 francs), pommes de terre ( 1346 francs), sarrasin (846 francs), pépinière (2332 francs), fruits (342 francs) total : 28933 francs.