Conférence du 23 avril 2016 (compte rendu)

 De l’histoire des circulations, Michel Kiener ciblera celle du 19e siècle, période d’avant 1914, avant le grand massacre et la perte des illusions ; celle d’une société qui était devenue vivante jusque dans ses bourgs où l’on pouvait trouver de tout et où les petits commerçants trônaient derrière des devantures de verre.

Il nous a parlé des routes mais aussi beaucoup de ce qu’on y faisait, comment on les utilisait ; de la vie quotidienne des gens et de la cherté des transports en diligence, avant que n’arrive le train et des nombreuses innovations. Chaque innovation en poussait une autre, ainsi le tram fut effacé en 30 ans par le bus. Les transports n’étaient pas à la portée de tous et bien souvent on se déplaçait à pied, « on marchait beaucoup ».

Michel Kiener donne des détails et de nombreux exemples s’appuyant sur les archives de Vincennes pour l’état des routes ou bien la biographie de Lamartine qui nous montre la difficulté des voyages et leur coût:Lamartine louera ainsi un bateau pour lui et sa famille un an pour un voyage en Orient. Il recontrera sur le Nil un des premiers voyages de groupe organisé par Thomas Cook. C’était les débuts du tourisme encore réservé à une minorité ; dans la tradition anglaise, les jeunes élites fortunées étaient envoyées en voyage à travers l’Europe à la fin de leurs études pour parfaire leur éducation.

Michel Kiener a évoqué le limousin au Moyen âge et ne lui parlez pas « d’enclavement » ! Pour lui, les circulations des hommes, des idées et des marchandises ont toujours étaient nombreuses en Limousin, ainsi qu’en témoigne la rue des Vénitiens à Limoges.

Nous remercions vivement Mr Kiener qui sait captiver son auditoire par ses connaissances émaillées d’anecdotes, ainsi que les personnes qui sont intervenues ajoutant détails et précisions.

A propos des moyens de communication en Limousin nous ne saurions trop vous conseiller la lecture de Georges Verynaud sur la malle poste au 19e « Histoire des communications en Limousin » édité aux éditions de la Veytisou en 1993 dont voici un extrait :  » au 19e le réseau de communication de notre région Limousin était des plus satisfaisants et quand l’Etat établit son monopole sur le téléphone, Limoges fut la 1ère ville de France à signer avec lui un contrat pour l’établissement d’un réseau… ».Georges Verynaud nous parle aussi des batailles public/privé sur l’occupation des routes et des abus comme le relai de la Barre qui fut transféré en 1833 au petit Buisson pour des raisons personnelles.Relisez aussi « Une histoire des circulations en limousin »sous la direction de Robert Chanaud, édité chez Pulim et encore conseillé par M. Kiener : « Le Moulin du Frau » d’Eugène Le Roy qui décrit la vie rurale du 19e siècle en Auvergne.

Bonne lecture !